L’histoire du diaconat nous fournit un exemple flagrant de la distorsion exercée sur un terme et sur son contenu. Cela mérite une analyse pour nous aider à comprendre comment « retourner aux sources » devient dans ce cas précis un total contresens.
Le récit de l’institution des Sept (Actes 6.6) nous apprend la raison d’être et le rôle des premiers diacres. Les apôtres convoquent une assemblée générale des chrétiens, hellénistes et juifs confondus, pour leur expliquer : « il ne sied pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables ». Sur avis favorable de l’assemblée, on choisit donc sept hommes de bonne réputation. Le rôle de ces premiers diacres se limitait à des tâches strictement matérielles. (Ne les appelons pas « serviteurs », ce serait le sens exact du mot diakonos, car depuis S. Paul et jusqu’au Pape, un peu tout le monde se dit serviteur, sauf les vrais serviteurs qui se diront serveurs, employés de maison…).
Mais revenons à notre histoire.
Au fil des siècles, le diaconat était devenu une simple étape vers le sacerdoce, avec célibat imposé, contrairement aux origines, et sans obligation de tâche matérielle, ni pastorale. Depuis Vatican II, un nouveau diaconat, laïc, est institué peu à peu, qui se limite à la seule pastorale, ne comportant aucune tâche matérielle à accomplir.
Le diaconat n’était pas prévu pour suppléer une pénurie d’apôtres. Sans vouloir critiquer personne, constatons simplement que nous voilà aux antipodes des « sources ».