A l’heure d’aujourd’hui, les apparatchiks constituent une espèce très répandue. Le mot a pris son origine dans le contexte socio-politique dans la Russie de Staline, où ces « hommes d’appareil » occupaient des postes importants moins par leur compétence ou leur pouvoir réel que par leur position dans la machine administrative, bureaucratique ou militaire.., grâce à leur soumission, leur conformité au régime : c’est en effet ce qu’attend d’eux le parti !
Un apparatchik pense et agit donc en fonction des consignes qu’il reçoit. Qu’il ne prenne surtout pas d’initiative : pas de vagues !
Présent maintenant dans de nombreuses structures, soit étatiques, soit privées, il y trouve largement son compte car dans un tel cadre, ses moyens de subsistance, sécurité de l’emploi et revenus lui sont assurés.
Si l’on prend le mot au sens large, bon nombre de nos contemporains peuvent se trouver à des degrés divers, en position d’apparatchik. Dans les années soixante déjà, un théologien de renom, Charles WACKENHEIM, professeur à la faculté de théologie de Strasbourg a publié un essai « Christianisme sans Idéologie » dans lequel il trace un cinglant parallèle entre Kremlin et Vatican.
D’aucuns se sentent fort bien dans cette position, particulièrement ceux placés en haut de l’organigramme, si bien qu’ils n’éprouvent aucun besoin de changer la société, surtout pas la leur, pour ne pas toucher à leurs avantages personnels. Et toujours soucieux de maintenir le statu quo, ils vous démontreront en prenant un ton de zélé réformateur et avec mille bonnes raisons qu’un réel changement comporterait les plus sérieux risques pour la stabilité sociale, pour l’ordre établi.
Bien entendu, dans le lot des apparatchiks de moindre pointure, vous en trouverez également toute une farandole de mécontents, envieux des avantages d’autrui qu’il soit du privé ou du publique. En plus, ils aiment « rouspéter » pour faire montre de leur perspicacité par de « fines » critiques. Ce qui bien souvent leur tient lieu de courage, mais qui serait bien utile pour franchir une frontière, dépasser une limite, bref dépasser la « ligne continue » au risque de passer pour un transfuge.